CADILLAC et le Père Jean-Joseph LATASTE

En rentrant de notre périple pédestre sur le chemin des Bonshommes, nous avons fait une halte à Cadillac le 15 septembre 2012. Cadillac est entre Escoussans, Targon à son nord-nord-est, Branne, Saint Emilion au nord-nord-est, Sauveterre-de-Guyenne à son est-nord-est et Bordeaux. Pendant la vingtaine d’heures d’escale à Cadillac, nous avons eu le temps de visiter rapidement le château de Cadillac, la collégiale, la porte de Bénauge, le jardin du château, la bastide de Cadillac, la porte de la Mer et la porte de l’Horloge. Nous avons vu les préparatifs de la fête de la béatification du Bienheureux Père Jean-Joseph Lataste.

Le château de Cadillac incarne la toute puissance de Nogaret de la Valette, favori du roi Henri III et premier duc d’Epernon. Edifié à partir de 1599, c’est l’un des premiers exemples d’architecture à la française. Le corps principal, entre cour et jardin s’organise symétriquement autour d’un axe marqué par le pavillon central qui abrite l’escalier d’honneur et distribue les appartements royaux et ducaux. La sobre apparence extérieure contraste avec l’intérieur, évocateur des fastes de la vie ducale: cheminées monumentales, plafonds peints et tapisseries ornent de vastes salles d’apparat. Devenu prison pour femmes au XIXème siècle, le château continue néanmoins d’illustrer avec éclat la devise du duc d’Epernon: « C’est dans l’adversité qu’il brille le plus. »

La collégiale. En 1494, l’église Saint Blaise est érigée en collégiale par Gaston de Foix, duc de Candale. Elle est alors reconstruite. La nef unique, à charpente apparente (toujours conservée) est couverte au XVI ème siècle d’une voûte en ogive de cinq travées. Le mur de ville est alors percé de fenêtres enrichi au XIX ème siècle de vitraux représentant le vie de Saint Martin. En 1632, le maître autel est enrichi d’un rétable, don merveilleux du duc d’Epernon à sa paroisse.

La porte de Bénauge a été démolie en 1867 lors de la réfection de la façade de l’église. Le mur nord de l’église est formé par le rempart du XIV ème siècle légèrement surélevé. Dominant un large fossé, il est percé d’archères; à l’intérieur de l’église, le renflement du mur supporte le chemin de ronde.

Le jardin du château. Qualifié par les voyageurs du XVII ème siècle de « parterre qui n’est que pour fleurs », ne répond pas, selon eux à la majesté du bâtiment. Il est assez petit, enclos de murs et limité par le rempart de la bastide. Au XVII ème siècle on peut y voir en son milieu une fontaine formée de deux grands bassins superposés (l’un d’eux est encore en place). Le fond du jardin était occupé par une salle d’arme et une grotte de coquillages ornée de personnages fantastiques. de cette grotte partaient des « jets d’eau sans nombre » qui se joignaient en voûte et des « malices », tuyaux montant le long des ornes, pour arroser par surprise les promeneurs. Le jardin actuel est une création des années 1980.

La Bastide de Cadillac. Fondée sur les bords de la Garonne par une charte signée de Jean de Grailly, Sénéchal d’Aquitaine pour le roi d’Angleterre, et datée de 1280, n’est d’abord entourée que de fossés. En 1315, Pierre de Grailly, vicomte de Benauges, passe un accord avec les habitants pour la clore d’une enceinte fortifiée: la construction des murs revient aux habitants, celle des quatre portes au seigneur. De l’époque subsistent : son plan géométrique initial, ses îlots de maisons, sa place centrale avec encore quelques arcades, deux de ses quatre portes fortifiées, trois tours et une grande partie de son mur d’enceinte. La nuit, ce patrimone est mis en valeur grâce à des jeux de lumières. L’église, datant de 1494, s’enorgueillit d’un retable de 1632 en marbre et bronze, d’une chapelle qui abritait le mausolée du Duc d’Epernon, de la statue de la Renommée et d’un orgue nouvellement restauré. La ville est dominée par le superbe château des Ducs d’Epernon.

La porte de la Mer, construite à partir de 1315, était à l’origine dans l’alignement du mur défendu par trois archères et des mâchicoulis. Elle a été postérieurement augmentée d’une tour en saillie à trois étages, et d’un couronnement crénelé au-dessus d’un passage à assomoir.

La porte de l’Horloge. Début du XIV ème siècle, est appelée porte Vernihaut, porte du Collège ou de Sainte Anne. Elle compte quatre étages défendus par des archères au dessus d’un passage gardé par un assomoir. On accède au premier étage par un chemin de ronde. En 1772, elle est couverte d’une toiture en dôme à clocheton pour abriter un mécanisme d’horlogerie.

Programme de la Fête de la béatification du Bienheureux Père Jean-Joseph LATASTE, le 30 septembre 2012, à Cadillac, 9h à 11h: château de Cadillac: évocation et exposés, 11h30, porte de la Mer: inauguration des « allées Jean-Joseph LATASTE ». 16 h: messe d’action de grâce dans les jardins du château. Le 30 septembre 2012, à l’issue de la messe d’action de grâce a été déposée en la collégiale par son Eminence le Cardinal Jean-Pierre RICARD, la châsse contenant les reliques du Bienheureux Marie Jean Joseph Lataste, « l’Apôtre des prisons ». Béatifié par le Pape Benoît XVI le 3 juin 2012 à Besançon. Aristide Lataste est né à Cadillac le 5 septembre 1832 et baptisé en la collégiale le lendemain de sa naissance. Fondateur de château prison de Cadillac de la Congrégation des Dominicaines de Béthanie. Le Père Lataste meurt à Montferrand-le-Château (Doubs – 25) le 10 mars 1869 à l’âge de 37 ans. « Les plus grands pécheurs, les plus grandes pécheresses, ont en eux ce qui fait les plus grands saints: qui sait s’ils ne le deviendront pas un jour. » Père Jean-Joseph Lataste.

1857: Il se tourne vers l’Ordre des Frères prêcheurs fondé par saint Dominique. Des problèmes de santé perturbent son noviciat.

1863: Ordinantion le 8 février à Marseille puis affectation au couvent des Dominicains de Bordeaux. Commence alors une vie intense de prédication. Ses sermons (437 ont été conservés) traitent de trois thèmes majeurs: l’amour de Dieu, l’eucharistie, Marie-Madeleine.

1864: Première prédication du 15 septembre à la Maison de force de Cadillac, dans l’ancien château des ducs d’Epernon. Il est frappé par la détresse des prisonnières (au nombre de 400 environ) et par les merveilles que la grâce opère dans leur coeur. Dès cette première rencontre il projette une fondation réunissant en une même famille religieuses et repenties.

1865: Deuxième retraite de quatre jours préchée à Cadillac. Frappé par la ferveur des détenues lors de l’Adoration perpétuelle, comme sainte Catherine de Siene au sortir de l’extase, il s’écrie: « O Merveille! O Merveille! Voilà ce que j’ai vu cette nuit… J’ai vu des merveilles! Et qu’avez-vous donc vu encore? J’ai vu de pauvres femmes et de pauvres filles depuis longtemps peut-être oublieuses de Dieu… couvertes de péchés, de crimes peut-être… sortir pures et immaculées, comme les colombes sortant des eaux, comme un enfant au sortir du baptême. »

1866 – Publication de la brochure « Les Réhabilitées » traitant de l’accueil des libérées de maisons centrales de détention.

1866 – Fondation le 14 août de la Maison de Béthanie à Frasne-le-Château près de Besançon.

1867 – Il dépense une grande énergie à soutenir sa fondation et à prêcher.

1868 – Le 10 mai, mort du Frère Marie Jean Joseph Lataste entouré de Dominicaines et de Réhabilitées de sa fondation.

1937: début du procès en béatification.

2012 – Le 3 juin, béatification du Père Lataste à Besançon. Le 30 septembre, action de grâce à Cadillac.

4 commentaires pour CADILLAC et le Père Jean-Joseph LATASTE

  1. Charles Heyd dit :

    je ne vois aucun des pèlerins avec un verre à la main; ça me parait louche
    Charles

    • gebete29 dit :

      je me réserve le droit de ne faire apparaître que les images fortes sur le plan touristique. pour les images au restau avec animation par un excellent chanteur du répertoire de Renaud, je les envoie en privé sur demande….

  2. el7fe dit :

    Merci pour cette page , et toutes les images ….

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