synoptique de l’historique du sanctuaire
Le 4 juin 2012, j’ai fait une randonnée de Collobrières à Notre Dame des Anges, en suivant un sentier pour la montée et un autre chemin pour le retour (24 km). Le but de cette journée était de m’entraîner au parcours à fort dénivellé en vue du challenge que nous nous sommes fixés avec deux collègues cet été sur le Chemin des Bonshommes (Pyrénnées).
Pour relater cette journée extraordinaire, je vais décire Collobrières et l’histoire de Notre Dames des Anges sur les images du chemin qui monte vers Notre Dame des Anges, du sanctuaire et du chemin qui redescend vers Collobrières.
COLLOBRIERES: capitale des Maures, Capitale de la châtaigne. Commune varoise de 1800 habitants, au coeur du massif des Maures, une seule route y mène: de Pierrefeu-du-Var à Grimaud, une rivière y coule: Réal Collobrier. Le village est entouré de vignes, de profondes forêts de châtaigners et de chênes lièges (je me suis cru au Sud du Portugal comme il y a exactement un an de celà quand je découvrais tous ces chênes où on avait enlevé l’écorce sur les 3 premiers mètres du tronc).
Deux édifices remarquables se trouvent à proximité de Collobrières: * l’ancienne chartreuse de la Verne (sur la commune de Collobrières) et * le sanctuaire de Notre-Dame des Anges (sur la commune de Pignans). Les spécialités de Collobrières: * la châtaigne, * le vin Côtes de Provence et * le liège.
Le Sanctuaire de NOTRE DAME des ANGES. La chapelle aux voeux. Au sommet du point culminant du massif des Maures, elle offre un point de vue sur la mer et les Alpes. Elle est bâtie sur les fondations d’une chapelle mérovingienne érigée en l’an 517 par Thierry, fils de Clovis, pour remercier la Vierge de la victoire remportée sur les Wisigoths au « Bourg des pins », futur Pignans.
La légende: Nymphe, soeur de Saint Maximin et servante de Marie-Madeleine se serait réfugiée en ce lieu et y aurait sculpté une statue de la vierge Marie. Cette statue perdue au Moyen-Age fut retrouvée plus tard par un chien de berger dans un fourré et transportée dans l’église paroissiale.
Le jour suivant, la statue retourna mystèrieusement dans son buisson. Alors on construisit une chapelle à l’endroit précis de sa découverte.
Les grands pèlerinages annuels: lundi de Pâque, lundi et mardi de Pentecôte, premier dimanche de juillet (visitation), 15 août, 7 septembre (veillée de prières), 8 septembre (nativité de la Vierge), et le dimanche qui suit le 21 novembre (présentation de la Vierge).
Un peu d’histoire. La Provence fut évangélisée très tôt durant les premiers siècles après la résurection du Christ. Pignans était un avant-poste de Fréjus, important point stratégique romain.
La légende relie sa conversion au christianisme à une compagne de Sainte Marie-Madeleine, la bienheureuse Nymphe dont on dit qu’elle fut martyrisée en cette région.
517: Le plus ancien document concernant la Tradition est une charte de Thierry, fils de Clovis et comte de la Gaule narbonnaise. En reconnaissance de sa victoire sur les Wisigoths dans la forêt de Pignans, il fit ériger une église dédiée à Notre Dame de Consolation.
C’était en l’an 517 de notre ère, pendant les Ides de juillet. Il était déjà stipulé dans ce document qu’un monastère serait adjoint à cette église et qu’il serait administré par les religieux de l’ordre de Saint Augustin.
Le monastère bâti peu après prit beaucoup d’importance et eut une forte influence dans la région. Il dépendait directement de l’abbaye de Saint Victor à Marseille et il accueillit les frères augustins jusqu’à la Révolution française. Il n’en reste que l’église devenue la collègiale.
Et c’est ainsi que nous constatons les origines précoces du culte de Notre Dame. On n’a rien sur les siècles suivants, ce qui est du à des perturbations diverses mais surtout aux incursions des Sarrazins qui dominent en Basse Provence jusqu’à la fin du dixième siècle.
XI ème siècle: Une aventure… une légende. Un berger qui surveillait ses troupeaux fut attiré par les agissements de son chien qui, au lieu de s’occuper des bêtes, les abandonnait régulièrement, s’échappant en courant, et s’asseyant sur une crête qui dominait la forêt.
L’endroit résonnait durant des heures des aboiements bizarres de l’animal, et là, dans les broussailles au pied du rocher le berger découvrit une statue « les mains jointes et le visage rayonnant de joie en même temps que de douce majesté » Notre Dame resta là.
Puis tous les gens vinrent intrigués par la découverte, afin d’enlever la statue et de l’amener dans l’église du village. Hélas, la Bonne Vierge voulut repartir et le jour suivant on la retrouva sur la montagne au pied du même rocher.
Face à cette volonté évidente les villageois décidèrent de construire une chapelle pour abriter la statue à l’endroit même où on l’avait trouvée.
Un second évènement extraordinaire. Peu après l’érection de la chapelle, la Bonne Mère se manifesta de nouveau sur la sainte colline.
Trois jeunes personnes de la région en pèlerinage furent incapables de trouver la Bonne Mère; elle la cherchèrent partout et finalement la rencontrèrent trempée.
» – Bonne Vierge, d’où venez-vous donc? » » – Je viens de bien loin sur la mer où un vaisseau était en train de couler. J’ai sauvé tout l’équipage. »
1720: Première descente de la Vierge à Pignans. – Alors que la peste ravageait Marseille et toute la Provence, Pignans, sous la protection de Notre Dame fut sauvée.
Ce terrible fléau n’osa pas envahir son territoire. A cette occasion, la ville reconnaissante fit le voeu de venir chaque année le lundi de Pentecôte honorer sa protectrice dans son sanctuaire.
1600 : les 3 Ides de décembre. – A Notre Dame des Anges, les pèlerinages sont déjà suffisemment importants pour attirer l’attention du Souverain Pontife et Clément VIII Pape accodre des indulgences plènières à tous ceux qui visiteront la chapelle.
En 1832, un bref de Grégoire XVI accorde des indulgences aux visiteurs à l’occasion de divers jours de fête dans l’année ainsi que durant les sept jours qui suivaient chacune de ces fêtes.
1753: Deuxième descente de la statue à Pignans. – La terre des environs fut frappée d’infertilité à cause de la sècheresse. Les récoltes furent compromises et les arbres perdirent leurs feuilles au cours du printemps comme cela se produit en automne.
Les supplications et les pénitences n’ayant pas rendu le ciel plus favorable, ils décidèrent d’avoir encore recours à Notre Dame.
Le jour de l’ascension, le ciel était remarquablement pur et serein. Le fait qu’il n’y eût aucun nuage n’empêche pas les pèlerins de prendre vêtements et parapluies quand ils quittèrent le village, tant était grande leur confiance dans leur Sainte Patronne.
Après les cérémonies dans la chapelle, la descente se fit sous un ciel qui s’assombrissait si rapidement qu’aux abords de Pignans il y eut de véritables trombes d’eau.
Celui qui raconte l’histoire mentionne quelques sceptiques qui, le matin, ricanaient au départ et qui plus tard, en pleurant, se joignent au cortège des pèlerins.
C’est drôle comme bcp de légendes se recoupent à travers les régions ! La Vierge qui revient là où elle veut que l’on construise une église… c’est très « classique » ! Quelle belle région ! Je ne sais plus si nous sommes allés jusqu’à la chapelle mais le massif des Maures oui ! On a bien failli tomber en panne d’essence alors que nous étions sur les pistes tout là haut !!! On a sûrement dû traverser Collobrières aussi ! Je me souviens d’une vieille locomotive dans ce coin là qui était exposée à l’entrée d’un village. Mais peut-être était-ce plus loin.. je ne sais plus ! En tout cas merci Didier pour ce beau reportage encore !!! Tu les multiplies en ce moment.. c’est chouette !! Belle journée à toi ! (J’ai un beau reportage en cours moi aussi :+))
La vieille locomotive est à l’entrée de Carnoules en venant de Puget ; elle a été déplacée en 2012 pour être positionnée de l’autre côté de la route et on y a rajouté un tender !
merci José pour la précision chirurgicale quant au positionnement de la loco..
c’est tellement passionnant de faire des randonnées intéressantes et c’est encore plus formidable de les mettre en scène sur de blogs, ça me fait découvrir l’histoire des sites traversés et j’aime faire profiter mes amis de ce que je viens de découvrir… Merci Claire pour tes encouragements. Quant à la locomtive, vois la réponse de mon ami José qui est très précise et dont je ne connaissis pas la seconde partie de sa réponse…
une loco, une vierge, un prieuré, le Var, je vais retrouver tout cela dès demain… Bonnes balades Claire
des légendes superbement mises en images et les paysages sont vraiment magnifiques !!! Merci pour cette belle ballade 🙂
je suis heureux que tu apprécies meylissa
J’apprécie ne pouvant le faire moi-même pour diverses raisons :). Je ne me lasse pas d’observer la beauté de la nature qui nous entoure et j’y suis particulièrement sensible. Que de belles découvertes à faire quand on prend le temps de s’y attarder, c’est un plaisir sans limites ;).
merci Meylissa > Date: Thu, 13 Dec 2012 18:40:32 +0000 > To: trebmogreidid@msn.com >
Merci pour ce joli reportage photographique assorti de légendes et anecdotes locales.
c’est un plaisir, partager ce qui m’a plu dans mes découvertes est mon passe-temps favori