Brest, métropole océane, nichée au fond du plateau du léon, sa rade accueille depuis des lustres de nombreuses installations militaires.
Indubitablement liée à son port, l’histoire de Brest se conjugue à tous les temps.
Brest représente un emplacement remarquable qui n’a échappé à aucune civilisation. Les Romains y établirent déjà au III° siècle une place forte et militaire qui servit plus tard à l’édification du château à l’époque carolingienne.
De nombreuses batailles se sont succédé dans les eaux de Brest, une partie de l’histoire navale de France s’y est déroulée.
Brest a été élevée au rang de ville par Henri IV en 1593, la vie urbaine, économique et territoriale des siècles suivants a été marquée par l’évolution maritime et militaire de son port.
Le pôle militaire atteint son apogée au XVII° siècle, quand Richelieu a pour projet de faire de Brest le plus grand port de la Marine royale.
Dès 1631, il décide de créer l’Arsenal. C’est le début du développement portuaire et militaire de la ville, qui conduira à la fortification du site. L’histoire de la ville de Brest est intimement liée à celle du port.
Si Richelieu a posé les bases de l’infrastructure portuaire sur les rives de la Penfeld, c’est sous Louis XIV qu’elles se concrétiseront.
Colbert y affecte 80 vaisseaux et plusieurs centaines de bateaux, il fait consruire l’Arsenal en 1664. Vauban qui est chargé de fortifier le site de la ville, achèvera les travaux vers 1689.
En 1769, une promenade surplombant de 30 mètres la rade est conçue par l’architecte Dajot. Entre 1746 et 1784, l’ingénieur Choquet de Lindu agrandit l’Arsenal et édifie le bagne de Brest, dont Vidocq s’évadera deux fois.
Aujourd’hui, la rade de Brest est un vaste bassin de 150 km², ouvert à l’ouest sur la mer d’Iroise. Un étroit goulet de 1.8 km ferme l’anse protectrice et en fait un point stratégique exceptionnel.
La rade accueille un port de commerce important et le port de plaisance du Moulin Blanc. La présence militaire reste cependant le fondement de la vocation de la rade. C’est le premier port militaire de l’Atlantique.
Etabli sur une assise gallo-romaine de choix, le château de Brest a évolué au fil des siècles, mais a toujours conservé sa vocation de forteresse militaire.
Il fut le rempart de la ville enclose jusqu’au XVI° siècle, le garant de la protection militaire grâce à Vauban. Il demeure aujourd’hui un important site stratégique, ce qui fait de lui le plus ancien château fort au monde encore en activité.
Très endommagé pendant le siège de Brest en 1944, une restauration d’envergure lui a rendu sa majesté multiséculaire, pour en faire à nouveau l’un des monuments majeurs de la Bretagne.
Il accueil dans sa cour intérieure le siège du commandement maritime du théâtre atlantique, la préfecture maritime, ainsi que le musée de la marine et sa collection de maquettes de bateaux, de tableaux et de sulptures.
Face au château, la tour Tanguy fait figure de sentinelle sur la Penfeld. Elle a sans doute fait partie d’un autre système de fortifications au XIV° siècle, et a écu, elle aussi, plusieurs vies.
Après les bombardements de 1944, il ne reste plus rien du vieux Brest. Seuls le château, la tour Tanguy et une partie de Recouvrance tissent encore ce fil ténu qui retient la ville à son passé.
La reconstruction fut confiée dès 1943 à Jean-Baptiste Mathon, qui organisa la ville selon un plan géométrique en damier avec des artères bien droites s’ouvarnt sur la mer.
L’ex-intra-muros s’ordonne autour de l’ancien axe majeur nord-sud, la célèbre rue de Siam qui doit son nom aux ambassadeurs du roi de Siam, débarqués à Brest en 1686 pour une visite à Versailles à Louis XIV.
A l’une de ses extrémités, la place de la Liberté, avec l’hôtel de ville à l’architecture moderne, fait face au pont de Recouvrance. Il fut inauguré en 1954, et était alors le plus grand pont levant d’Europe.